Le Wushu
Cette définition figurant dans les statuts de la fédération européenne de wushu (EWUF) signifie que les arts martiaux chinois rassemblent une grande variété de pratiques au sein d’une identité historique et culturelle.
Les formes d’expression compétitive (competitive wushu) et traditionnelle (traditionnal wushu) font partie du wushu :
- les formes de combat comme le sanda (boxe pied-poing et lutte) ou le shuaï-Jiao (lutte chinoise),
- les styles « externes » (shaolin, hung-gar, tang-lang, wing-tsun, etc.),
- les styles « internes » (taiji-quan, bagua-zhang, xing-yi-quan, etc.),
- le qi-gong (méthodes de santé ou de bien-être).
Le patrimoine technique du wushu est donc immense, et cette richesse permet de proposer des activités adaptées aux motivations de chacun.
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Les Arts Martiaux Chinois Internes
Les arts martiaux chinois internes (nei jia) ou le principe de l’« agir par le non-agir » (« wu wei ») :
- taïchi chuan,
- hsing i,
- bagua zhang,
- yi quan
Le taïchi chuan (taiji quan en pinyin), dont les origines remontent à -500 av JC, signifie littéralement « boxe du faîte suprême » ou « boxe de l’ombre ». C’est un art martial interne, c’est à dire qu’il privilégie la souplesse sur la force, fondé sur la lenteur du mouvement et qui s’exécute à mains nues ou avec armes. Chaque mouvement de la forme (série de mouvements enchaînés les uns après les autres) correspond à une application martiale qu’il est possible d’étudier seul ou avec partenaire en tuishou, qui signifie littéralement « mains collantes ». Il existe une centaine de mouvements : parer, presser, pousser, tirer ou « le serpent rampe », « la grue blanche déploie ses ailes »… Ces mouvements sont enchaînés harmonieusement dans des séquences plus ou moins longues. Le taïchi chuan peut être pratiqué pour sa dimension martiale, mais reste avant tout un art de bien-être accessible à tous. Le taïchi chuan est souvent défini comme « une méditation en mouvement », il s’agit d’atteindre un état de tranquillité intérieure tout en étant en mouvement.
Il existe 5 grands styles de taïchi chuan :
- yang (le plus répandu),
- chen,
- wu,
- sun
- hao.
Chacun de ces styles comprend plusieurs dizaines de courants et d’écoles qui ont chacun à leur tour leurs spécificités propres.
Le hsing i (ou xingyi quan) qui signifie « poing de la forme et de l’intention », se pratique en ligne et se caractérise par des mouvements explosifs percutants (« fa jing »). Il recouvre l’étude des 5 éléments de l’acupuncture (eau, bois, feu, terre, métal) et se pratique à mains nues ou avec armes, seul ou avec partenaire.
Le bagua zhang (ou pakua chang), littéralement « paume des 8 trigrammes », est une forme circulaire où l’on se déplace autour d’un point, comme la terre tourne autour du soleil. Dans le bagua zhang, la paume de la main, par rapport au poing fermé, est un élément déterminant de la pratique. Le bagua est né de l’observation des phénomènes astronomiques de révolution, de rotation et de pivot.
Le yi quan ou « voie de l’harmonie du corps et de l’esprit », appelé aussi dacheng quan, n’a pas de formes pré-établies, à la différence des autres arts martiaux chinois internes.
Sa pratique prône que l’esprit et son émanation, l’intention (yi), modèlent et dirigent le corps. Créé dans les années 1920, le yiquan est un art martial où l’on pratique la méditation en posture, les mouvements lents et en douceur, avant de pouvoir les utiliser avec explosivité. À terme par cette pratique on maîtrise le hun yuan li ou force multi-directionnelle, utilisé en combat libre à mains nues et le tuishou (poussées des mains). Le yiquan englobe l’aspect forme et bien-être, le yang sheng zhuang (postures pour cultiver la vie) et l’aspect combat. Un de ses courants est le taiki ken, implanté au Japon.
Les Arts Énergétiques Chinois
Les arts énergétiques chinois : qigong, daoyin fa
Le qigong est un art énergétique basé sur une série de mouvements appliquant les principes de la physiologie et de la philosophie chinoise. Le but est d’entretenir santé et bien-être, en harmonisant le corps, la respiration, l’esprit. Le qigong qui favorise la bonne circulation des énergies, la concentration et la mémoire, est un des outils de la médecine traditionnelle chinoise. La physiologie chinoise est dite énergétique car elle repose sur les théories de l’énergie vitale (le qi, prononcez « tchi »), de la notion yin/yang, des 5 organes et des 6 entrailles, des 5 éléments et des méridiens.
En France, l’usage médical du qigong est à l’étude, et uniquement réservé aux professionnels de santé. Enfin la multiplicité des pratiques de qigong ne permet pas de faire un catalogue simple et restrictif. La caution fédérale est le meilleur garant de la qualité de l’enseignement en qigong.
Les Arts Martiaux Chinois Externes
Les arts martiaux chinois externes (wai jia) :
kung fu traditionnel, wushu sportif, wing chun,
shuai jiao, jeet kune do.
Tout en rapidité, en souplesse, en précision et en puissance, le kung fu traditionnel qui recouvre des centaines de styles, est originaire du célèbre temple de Shaolin, où les moines bouddhistes le pratiquaient à mains nues ou avec armes pour se défendre des brigands et se maintenir en bonne santé. Le shaolin chuan était à l’origine une méthode de formation à la fois spirituelle et pratique. Au XVIIIe siècle, les techniques des écoles du shaolin se répartissent en postures, déplacements, blocages, coups de poing, techniques de mains et de jambes ainsi qu’en diverses techniques de saisies. Toutes ces techniques sont directement inspirées des mouvements des animaux : boxe du tigre, de la grue ou encore de la mante religieuse… Avec les incendies qui ravagent les temples de Shaolin au XVIIIe siècle, les styles se répandent un peu partout en Chine. Puis, deux siècles plus tard, dans le reste du monde.
Dans la Chine maoïste des années 1950, le gouvernement décide de réunir des experts de wushu afin de répertorier tous les styles traditionnels existants pour créer des formes de synthèse propres à la pratique sportive et à la compétition. Le Wushu sportif comprend aujourd’hui dix taolu (formes) standardisés mains nues et armes ainsi qu’une forme de combat utilisant les techniques de pieds, de poings, de saisie et de projection, le sanda, qui se pratique sur une plateforme surélevée. Dérivé des arts martiaux traditionnels et davantage axé sur des performances gymniques, le taolu sportif est très spectaculaire. Reconnu de Haut Niveau en 2010 par le Ministère des Sports en France, le wushu sportif fait partie des sept sports en lice pour devenir olympique en 2020.
Le shuai jiao est l’art millénaire de la lutte traditionnelle chinoise. Il combine les techniques de préhension (saisies et contre-saisies) et les techniques de projection. Sport déjà très populaire durant la dynastie Qin (-221 av JC), ses règles de compétition actuelles ont été fixées en 1928.
Le wing chun, originaire du sud de la Chine, est un art martial destiné au combat rapproché, incluant des techniques à mains nues et le maniement d’armes. Très développé à Hong Kong et Taïwan, le wing chun a bénéficié au xxe siècle d’une rapide expansion en Europe et aux Etats Unis, en raison notamment de l’efficacité au combat qu’il permet rapidement d’acquérir, de méthodes modernes d’enseignement, et de la notoriété de l’acteur Bruce Lee. L’entraînement au mannequin de bois fait partie intégrante de la pratique, de même que les chi sao (exercices avec partenaire).
Le jeet kune do (« la voie du poing qui intercepte ») est une discipline moderne créée par Bruce Lee dans les années 1970, qui combine les techniques traditionnelles chinoises, notamment le wing chun, avec les techniques issues de la boxe anglaise, de l’escrime ou du kali (art de combat philippin). Le jeet kune do vise l’efficacité dans le combat rapproché.